lunes, 14 de diciembre de 2015

Lettre de Paul Eluard à Gala

16 janvier 1930






Ma Gala étincelante,
Me voici revenu. J’attends Keller à 2h30. J’espère que ça va marcher et que je pourrai te rejoindre. Je suis terriblement énervé. J’ai tant envie de toi. J’en deviens fou. Je meurs à l’idée de te retrouver, de te voir, de t’embrasser. Je veux que ta main, ta bouche, ton sexe ne quittent mon sexe.
Nous nous branlerons dans la rue, dans les cinémas, la fenêtre ouverte. Ce matin je me suis magnifiquement branlé en pensant à toi. Et mon imagination n’est pas lasse.
Je te vois partout, en tout, sur tout. Je t’aime à en mourir. Ton sexe couvre mon visage, il mange le mien, il me couvre de ta beauté, il couvre toute de ta beauté, de ton génie. Tout est beau en toi : tes yeux, ta bouche, tes cheveux, tes seins, tes poils, tes fesses, ton sexe, tes jambes, ton sexe, tes mains qui ne lâchent plus ce qu’elles branlent, cet espace qui est entre tes cuisses, près de ton sexe, tes épaules.
Je me saoule de penser à chaque partie de ton corps. Et tout ce que tu fais me grise, me terrifie, me torture, me ravit, tout ce que tu fais est parfait.
Si cette affaire se fait, je partirai demain soir pour être à Marseille samedi matin. J’irai à l’Hôtel Bristol et j’espère que tu m’y rejoindras aussitôt. Char est à Marseille. J’espère le voir.
J’attends Keller.
C’est réussi : 29 800.
Très bien. Je partirai demain soir.
Amitiés à Dali.
Je t’adore.
Paul

No hay comentarios:

Publicar un comentario